Article paru Mercredi 2 juillet 2025 – © LA DEPECHE
Un faux tableau, une vraie immersion : Graulhet Temps Libre recrée l’univers du peintre à travers un jeu de piste original.
C’était l’été… mais de quelle année ? On ne sait pas ! Ce qui est sûr, c’est que l’homme assis à l’arrière de la calèche n’était autre qu’Henri de Toulouse-Lautrec, qui revenait au château familial de Monfa après plusieurs années de vie parisienne. Le célèbre peintre-affichiste avait prévu cette halte de quelques jours à Lautrec, logé à la modeste auberge des Chevaliers. Et là, anonymement, il croqua les paysages de son enfance et les portraits des villageois.
Un soir, assis à la table de l’auberge, il fut intrigué par la complainte chantée d’une voix douce par une jeune femme aux cheveux d’or et aux yeux bleus. Il la peignit sur un simple bout de toile, une œuvre sans égale parmi ses créations parisiennes. Il quitta l’auberge le lendemain, et cette toile, laissée en cadeau à la jeune femme, resta longtemps accrochée aux murs de l’auberge.
Cette peinture, jamais répertoriée dans le catalogue du peintre, ne fut jamais retrouvée, considérée comme perdue et disparue. C’est ainsi que Graulhet Temps Libre, après un énorme travail de recherche conduit par Michel Durand et Yves Portes, s’est engagé « Sur les traces de la toile perdue ». Opération délicate menée en véritables experts il y a quelques jours, avec une quarantaine de personnes réparties en quatre groupes. Dix mois de préparation et de réflexion ont guidé les participants dans toutes les directions : sur les chemins de randonnée autour de Lautrec et au sein même du village jusqu’au moulin. Chacun aura bien compris que cette histoire a été inventée de toutes pièces, et qu’il s’agissait d’un inédit jeu de piste dont le thème « Toulouse-Lautrec » correspondait à l’actuelle exposition temporaire au Musée d’Albi, regroupant l’intégralité des œuvres de l’artiste consacrées à l’art de l’affiche.
Feuille de route, indices matériels et photos, mallette de peinture, œuvres-puzzle à reconstituer, monnaie « Le Lautrec » spécialement frappée pour le jeu, etc. : tout avait été pensé pour stimuler l’imagination et éveiller la curiosité des participants. La toile disparue (en réalité peinte par Michel Durand) a finalement été découverte dans la remise-musée du sabotier et mise aux enchères.
L’équipe des bleus, ayant engrangé le plus de monnaie « Lautrec », a au final acquis l’œuvre, désormais sortie de l’anonymat. Une immersion totale dans l’univers de l’artiste, plus vraie que nature, où chacun a dû déployer de multiples talents et faire preuve de perspicacité.
Un incroyable travail de l’équipe organisatrice pour une journée sportive, ludique et culturelle à mettre au crédit de Michel, Cécile et Danielle Durand ainsi que de Claire Druilhe et Yves Portes.
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